Bouquet de fleur en forme de Cœur sur un fond Rose

D’hypersensible à ultrasensible

Vous aimez comme moi parler d’un sujet de manière concise et précise? Tout simplement parce que votre cerveau, qui traite énormément d’informations, de manière certainement plus subtile que la moyenne des personnes, a besoin de clarté pour faire des liens et pour mieux comprendre, voire pour »engranger ». Depuis que je suis petite, je sais que je fonctionne comme cela, sans savoir la raison : sans une compréhension claire et simple de notions, pas d’apprentissage possible pour moi. Apprendre par coeur, « bêtement », n’a aucun sens pour moi. Et pour vous, c’est comment? Maintenant, je sais que c’est lié à mon fonctionnement particulier d’hypersensible. Alors, PARLONS FRANCHEMENT DE HAUTE SENSIBILITE en retraçant « l’histoire » des termes employés pour en parler. Si je vous disais que j’ai failli en perdre mon latin… désormais, j’ai trouvé cohérence et simplicité pour définir cette sensibilité élevée. L’utilisation de superlatifs, comme « hyper », « super » ou encore « ultra » sensibilité est devenue commune pour parler d’une sensibilité exacerbée, intense, voire extrême, tant dans le domaine physique que moral. Le dictionnaire ne fait pas la distinction d’ailleurs entre ces superlatifs, même si leurs racines et leurs usages se différencient. Les préfixes intensifs « hyper » et « ultra » ont le même sens de « au-dessus, au-delà », mais le premier est grec, le second latin. Le préfixe « super » semble indiquer un degré moins intense qu’ »hyper ». En réalité, ces superlatifs ne semblent guère être une bonne façon de désigner l’extrême sensibilité. Voyons ce qu’il en est dit, depuis quelques années… En 1996, Elaine et Arthur Aaron, deux psychologues et chercheurs américains, introduisent le terme « Highly sensitiv person« , pour définir les personnes « hypersensibles » (traduction francophone). Ce terme recouvre tout autant l’hyperesthésie que l’hyperémotivité, vécues de manière douloureuse et souffrante. En 2015, Saverio Tomasella , psychanalyste et écrivain franco-suisse, crée le terme d’ultrasensibilité, qui est synonyme d’une haute sensibilité vécue et assumée positivement. On parle toujours d’hyper esthésie, mais aussi d’hyper empathie, d’un grand sens des détails, de compréhension subtile, de créativité et d’intuition. On peut donner des exemples chez les artistes, les inventeurs, les visionnaires… Aujourd’hui, plusieurs scientifiques s’accordent pour parler de Haut Potentiel Sensible (HPS). Il y a véritablement, dans ce terme, l’idée de regarder la haute sensibilité comme un potentiel à explorer, comme pourrait l’être le Haut potentiel intellectuel (HPI). La hauteur marque ainsi une intensité sans excès péjoratif. Il s’agira donc de parler plus volontiers de « sensibilité élevée », de «haute sensibilité » ou « de haut potentiel sensible ». QUE DIRE DE CES TERMES QUI PEUVENT ÊTRE VECUS COMME DES ETIQUETTES ? Autrement dit: est-ce que cela ne va pas effrayer les 30% de HPS de la population occidentale, d’employer des termes potentiellement réducteurs, enfermants et stigmatisants ? En effet, les personnes à la sensibilité élevée n’aiment pas être rangées dans des cases. Souvent, elles ont souvent subi un étiquetage, dès leur plus tendre enfance, par leur entourage : trop chochotte, trop timide, trop émotive, trop compliqué.e, d’humeur trop changeante, pas assez adapté.e, pas assez concentré.e, pas assez calme, etc Les personnes HPS ont une manière bien à elles d’être au monde et de fonctionner, qui est souvent « anti-conformiste », voire rebelle, par rapport aux codes sociaux dits « normaux ». C’est donc légitime pour elles de ne pas vouloir accepter, de prime abord, une étiquette qui n’embrasserait pas la totalité de ce qu’elles sont. Je fais référence ici à Carol Pirotte* qui explique que ces « mots-îles » (HPS, sensibilité élevée, ultrasensibilité, etc) peuvent être une proposition d’un espace possible où il est bon aussi de découvrir d’autres personnes toutes aussi riches que diverses. C’est comme un premier pas aidant que de savoir, sur cette « île de la sensibilité élevée », qu’ on n’est pas seul.e et qu’on peut y puiser des forces, des informations, prendre soin de soi avant ou en même temps que de poursuivre le voyage au coeur de soi. En d’autres termes, même si on se retrouve en partie dans cette caractéristique ou dans ce fonctionnement de grande sensibilité, il est certain que chacun.e est unique et a des côtés lumineux et des côtes sombres qui lui sont propres. Être Haut Potentiel Sensible est un cadeau à découvrir et à déballer. Rien n’est dessiné à l’avance dans notre vie. Tout est à inventer… En tant que personne grandement sensible, je trouve ça vraiment magique de reconnaître les « antennes » physiques, émotionnelles, mentales et même spirituelles qui nous ont été léguées, comme autant de merveilleuses opportunités de mieux se connaître, de voir le monde autrement et de co-créer avec lui. Alors pourquoi s’en priver? *Cf: « Êtes-vous ultrasensibles ? » (Pour les anxieux, émotifs, empathiques…) de Carol Pirotte – Préface de Saverio Tomasella

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